Respiratory Muscle Training : Améliorez vos performances grâce à la respiration
Le Respiratory Muscle Training (RMT) est une stratégie puissante pour optimiser la respiration pendant l’effort. Découvrez les mécanismes, les bénéfices et les limites de cette méthode dans cet article.
Le Respiratory Muscle Training (RMT) : une stratégie prometteuse pour les sportifs
Le Respiratory Muscle Training (RMT), ou entraînement des muscles respiratoires, est une méthode de plus en plus étudiée pour améliorer les performances sportives, notamment en optimisant la respiration pendant l’effort.
Les dispositifs comme le Training Mask® ou le POWERbreathe® sont conçus pour générer une résistance à l’inspiration et/ou à l’expiration. Cela permet de solliciter les muscles respiratoires, provoquant des adaptations positives :
Amélioration de l’efficacité ventilatoire
Recrutement musculaire accru
Meilleure livraison d’oxygène aux muscles actifs
Diminution de la sensation d’essoufflement (dyspnée)
Réduction du travail respiratoire (WOB : work of breathing)
Des revues récentes (Karsten et al., 2018 ; Shei, 2018 ; Lorca-Santiago et al., 2020) expliquent ces mécanismes en détail.
RMT au repos vs pendant l’effort : un potentiel encore sous-exploité
La majorité des études utilisent le RMT au repos, mais certaines recherches intègrent la résistance respiratoire pendant l’exercice, comme le montrent Hellyer et al. (2015), Porcari et al. (2016) et Barbieri et al. (2020).
Des experts estiment que le RMT pendant l’effort pourrait être la méthode la plus efficace pour transférer les bénéfices respiratoires vers la performance sportive (Karsten et al., 2019). Malheureusement, les études de haute qualité sur le sujet sont encore rares.
Zoom sur la technique EILOBI
La méthode EILOBI (Expiratory-Inspiratory Laryngeal Obstruction Breathing Intervention) a été développée par J. Tod Olin pour traiter les symptômes d’EILO (obstruction laryngée induite par l’effort).
Bien que conçue pour un usage clinique, cette technique auto-résistive pourrait s’assimiler à une forme de RMT. Elle a permis de soulager les symptômes chez 66 % des participants (Johnston et al., 2018).
Certains de ses composants, comme le travail sur l’expiration active et la mobilisation du diaphragme, pourraient être bénéfiques au-delà du traitement de l’EILO, notamment pour les coureurs souhaitant améliorer leurs mécaniques respiratoires.
Une étude centrée sur la course à pied
Granados et al. (2016) ont mené une étude en faisant courir des participants à 60 % de leur VO2max avec un Training Mask®. Résultat : une hypoxémie modérée s’est produite, sans augmentation significative du RPE ni de l’anxiété.
Les auteurs concluent que l’intégration du RMT pendant l’entraînement est simple, efficace et peu contraignante. Cependant, les effets sur le long terme restent encore à étudier.
Limites et perspectives
Les effets du RMT dépendent fortement de la qualité du recrutement musculaire. Si la respiration reste superficielle ou thoracique, les bénéfices sur le diaphragme sont limités. En revanche, une respiration profonde, diaphragmatique, est nécessaire pour espérer une hypertrophie musculaire respiratoire.
Le RMT pourrait réduire les effets de l’Essoufflement Induit par l’Exercice (EID), notamment chez les sujets respiratoirement limités (Bernardi et al., 2015), même si les femmes semblent y répondre moins favorablement (Schaer et al., 2019).
Attention cependant : mal appliqué, l’usage de ces techniques pourrait générer un stress respiratoire supplémentaire dangereux. Une progression adaptée et un encadrement professionnel sont essentiels pour bénéficier pleinement du RMT.
Conclusion
Le RMT, qu’il soit pratiqué au repos ou pendant l’effort, offre un potentiel intéressant pour les sportifs, notamment les coureurs. En améliorant la capacité des muscles respiratoires et en réduisant la charge ventilatoire, il contribue à une meilleure efficience de l’effort.
Mais pour exploiter pleinement ses effets, il est essentiel d’utiliser les bons outils, avec les bonnes techniques, et dans un cadre sécurisé. L’entraînement respiratoire devient alors une véritable stratégie de performance.
Bibliographie
Barbieri, J. F., et al. (2020). Effects of inspiratory muscle training on exercise performance. Sports Medicine.
Bernardi, E., et al. (2015). Diaphragmatic fatigue and exercise-induced dyspnoea. European Respiratory Journal.
Granados, J., et al. (2016). The effect of the elevation training mask on physical performance. Journal of Sports Science & Medicine.
Hellyer, N. J., et al. (2015). Effects of respiratory muscle training on endurance performance. Journal of Strength and Conditioning Research.
Johnston, K. L., et al. (2018). Treatment of exercise-induced laryngeal obstruction (EILO) with EILOBI techniques. Pediatric Pulmonology.
Karsten, M., et al. (2018). Respiratory muscle training and performance. Frontiers in Physiology.
Karsten, M., et al. (2019). Concurrent respiratory muscle training during exercise. Respiratory Physiology & Neurobiology.
Lorca-Santiago, A., et al. (2020). The effect of inspiratory resistance on exercise capacity. International Journal of Environmental Research and Public Health.
Porcari, J. P., et al. (2016). Effect of wearing the elevation training mask on aerobic capacity. Journal of Sports Science & Medicine.
Schaer, M., et al. (2019). Sex-based differences in response to respiratory training. Respiratory Medicine.
Shei, R.-J. (2018). Recent advances in inspiratory muscle training. Current Sports Medicine Reports.